La plus grande colonie mondiale de manchots du Cap, se trouvant dans la Baie d’Algoa, en Afrique du Sud, est menacée par les vacarmes des moteurs des bateaux de carburant. Cette Baie, à mi-chemin sur la route maritime entre l’Europe et l’Asie, abrite prés de la moitié de la population mondiale de manchots. La Baie baigne dans des eaux profondes prés du port Elisabeth.
Depuis 2006, les principaux cargos de carburant font escale dans ce port pour le ravitaillement de carburants, mais les défenseurs de l’environnement et les amoureux de la terre, les écologistes, s’inquiètent sur les impacts de l’écosystème marin. Les opérations de soutage en mer en Afrique du Sud perturbent les zones d’alimentation et de reproduction des manchots, mettant entièrement en péril l’écosystème et exposant les animaux marins au déversement des hydrocarbures.
Les manchots, dans le monde, sont déjà considérés comme une espèce menacée. Et la disparition de ces oiseaux marins serait regrettable pour la biodiversité. Le manchot du Cap est la seule espèce africaine de cette famille de palmipède, selon des scientifiques. Ces petits oiseaux noir et blanc, à la démarche chaloupée vivent en colonie sur des îles essentiellement situées entre la Namibie et l’Afrique du Sud. Ces espèces sont classées parmi les espèces menacées d’extinction par l’Union international pour la conservation de la nature à cause du déclin de leur population.
Dans une publication parue le 09 février 2020 dans la revue scientifique CURRENT BIOLOGY, des scientifiques indiquent que »Au 19e siècle, on comptait environ 2 millions d’oiseaux. On n’en compte que 500.000 en ce moment. En dix ans seulement, de 2004 à 2014, le nombre de couple reproducteur a chuté de 90% dans les colonies sud-africaines situées au nord du Cap ».
»En 2017 et 2019, des dizaines de manchots avaient été recouverts de pétroles après de fuites mineurs avec un gros pétrolier de stockage pouvant contenir jusqu’à 100.000 tonnes de carburant », selon des informations recueillies sur le site du Journal Le Monde. Entre 2011 et 2013, les scientifiques ont suivi depuis huit endroits la dispersion de 54 jeunes manchots du Cap, quittant leur colonie pour la première fois pour rejoindre la mer, nous rapporte la même source..
En Afrique australe, les manchots sont victimes de pièges écologiques et d’harcèlements. Ils sont menacés de disparition. Ces oiseaux sont poursuivis par l’homme et se déplacent d’une zone à une autre à la recherche d’un milieu de vie favorable, sans jamais trouver un endroit ou un environnement qui leur convient pour leur reproduction et leur nourriture.
Autres facteurs qui menacent leur milieu de vie, le changement climatique et la surpêche qui réduisent fortement l’abondance des poissons fourrages, principale alimentation des mammifères marins. La hausse de la température de l’eau et la variation de la salinité de l’eau ainsi que la surpêche ont déplacé les zones de frai de l’anchois et de la sardine, éloignant en même temps les colonies de manchots situées sur la cote ouest de l’Afrique. En Namibie, les sardines à force d’être capturées, ont tout simplement disparu, remplacées par des gobies, poissons caloriques et des méduses.
Le déplacement des manchots et leur dispersion sont liés notamment aux effets du changement climatique rapides et intenses qui affectent leur écosystème. »Ils se rendent dans des lieux où le plancton est abondant, ces poissons qui servent à leur nourriture. Mais ces poissons n’y sont plus, soit que leurs stocks ont été épuisés, soit qu’ils se sont déplacés », selon les scientifiques. La surexploitation des pêcheries est dénoncée comme étant le principal facteur de la disparition de ces oiseaux marins. Les scientifiques proposent, pour la survie des manchots, de créer des aires marines protégées afin d’empêcher l’épuisement des ressources halieutiques et la pullulation des méduses.
Les manchots ne sont pas les seuls à s’inquiéter des effets dévastateurs du milieu marin. Les baleines sont également concerné par ce phénomène. Dans la province du Cap oriental, la Baie d’Algoa abrite, au-delà des manchots, un nombre important de baleines et de dauphins car se trouvant sur la route d’une migration annuelle de sardines. Certaines baleines se sont éloignées de la Baie à cause des bruits des navires de pétrole qui perturbent leur tranquillité et leur capacité à se trouver du poisson pour se nourrir.
Depuis 2016, les compagnies maritimes ont reçu l’autorisation de faire du trafic du pétrole et du ravitaillement sur la Baie d’Algoa mettant en cause la vie de nombreuses espèces maritimes. En juillet 2019, un navire pétrolier a fait un accident déversant entre 200 et 400 litres de pétrole dans la Baie. »Cet accident s’est produit en raison d’un débordement du réservoir du navire récepteur », explique la Compagnie Saouth African Marine Fuels. Mais toutes ces pratiques sont de nature à dégrader le milieu marin et à tuer les animaux qui y vivent.
A noter que la détérioration du milieu marin pourrait être nuisible pour tout le monde particulièrement les manchots. Ce sont les manchots qui réunissent ou rassemblent les poissons qui, ensuite, permettent à tout le monde de se nourrir. Perdre les manchots pourrait faire souffrir un certain nombre d’animaux aquatiques comme les dauphins, les phoques, les fous de Bassan, les Cormorans et tous les autres oiseaux de mer, selon un skipper.
L’autorité sud africaine de la protection marin, Samsa, est appelé à la rescousse. Elle doit s’activer pour préserver les milieux marins et les espèces qui y vivent comme les manchots, menacés de disparition. Ce serait apporter un bien énorme à la biodiversité, au milieu marin et à l’environnement.
