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LE SALON DE L’AGRICULTURE ENTRE ESPOIR ET DESESPOIR A PARIS

Une semaine après l’ouverture de la 59 Edition du Salon de l’Agriculture à Paris, de nombreux exposants sont dégoûtés du déroulement des festivités cette année. De l’alcoolisme à la cherté de la vie, chacun va de son côté et dénonce les irrégularités du salon. Les exposants dénoncent une consommation abusive de l’alcool chez certains visiteurs. Les visiteurs eux dénoncent l’inaccessibilité des produits trop chers et la destruction de l’environnement par une agriculture intensive aux conséquences imprévisibles. Exposants et visiteurs s’accusent mutuellement.

Ce grand évènement de l’agriculture prendra fin le 05 mars prochain. Des milliers d’exposants venus de partout exhibent la fierté de leurs régions ou de leur pays.

 » Le vendredi et samedi passés, c’était du n’importent quoi. »

Les exposants confirme la tendance et regrettent une dégradation de la situation d’année en année.

 » Sur ces deux dernières éditions, post-Covid, on peut assimiler ça à une grande beuverie. Samedi soir, ça ressemblait à un festival, une grosse sortie de boîte de nuit, rapportent les exposants au Salon. »

Florence Pinson, exploitante agricole dans l’Eure-et-Loir ne dit pas autre chose. « Avant, le problème se posait un peu plus tard dans la journée. Les gens étaient alcoolisés le soir mais dans la journée, ça allait. Maintenant, on a des gens éméchés beaucoup plus tôt », remarque-t-elle. Depuis 2015, la direction du Salon a en effet décidé de mettre un terme aux sessions nocturnes afin prévenir les débordements liés à l’alcool. Une initiative qui n’a visiblement que partiellement porté ses fruits. « On préférerait que les gens viennent pour profiter des produits autrement », déplore Florence Pinson. 

Le service de sécurité aurait bien du mal à expulser tout le monde dans ces cas-là. Et puis mine de rien, ces gens-là nous permettent de faire du chiffre. C’est difficile de dire non, fait valoir Benoît, le producteur de sablés

C’est un scandale. Cela fait cinquante ans que l’on vient, et je n’ai jamais vu ça, reagit Frédéric Chevrier, du domaine bordelais

Joseph Janoueix, le vendredi et le samedi, c’était n’importe quoi. Une jeune fille s’est emparée de mon crachoir à vin pour vomir dedans… Si l’on veut faire les Fêtes de Bayonne au Salon de l’agriculture, qu’on me le dise. Je ne reviendrai pas ici, lance-t-il

 

Le Salon de l’Agriculture se transforme en Salon de Beuverie

 

Au lieu d’appeler ce Salon « Salon de l’agriculture, on l’aurait simplement appelé Salon de la bière et de la débauche, selon certains observateurs

 » Des jeunes venaient nous acheter des bouteilles à 12, 15 euros. On les leur ouvrait, ils les buvaient directement au goulot avec une excitation excessive. C’était impressionnant. »

« Nous ne mentons pas, on vient tous là pour ça »

« Une beuverie », avancent quelques mètres plus loin des producteurs de Nouvelle-Aquitaine qui ont bien eu du mal à se frayer un chemin dans des allées pleines à craquer. « Nous sommes censés présenter l’agriculture sous son meilleur jour… On en est loin. Je suis triste. Déjà que la viticulture est en crise, tout cela ne nous aide pas », regrette encore le Girondin Frédéric Chevrier. « Avant, il y avait des nocturnes. Elles ont été supprimées en raison de débordements… Ces nocturnes se tiennent désormais le samedi après-midi. »

L’immense majorité des personnes interrogées, salue une ambiance conviviale et familiale durant la semaine. Tout en croisant les doigts pour que l’alcool n’imbibe pas trop les allées du parc des expositions parisien le week-end prochain.

Pour l’instant on attend de voir si samedi et dimanche seront les jours les plus ombre de l’histoire du Salon. Déjà, l’image du Salon de l’Agriculture est ternie par l’alcool, la beuverie. Les promoteurs de la déforestation et de l’agriculture intensive clarifie fortement leur position. Ils endossent eux aussi la responsabilité dans le cadre de la dégradation environnementale.

Découvrir le monde agricole, les produits, les animaux, les exposants et les perspectives agricoles étaient l’objectif des visiteurs. Mais ils ont plutôt découverts un monde de bière et de plaisirs. Cela a dégouté plus d’un. Et beaucoup ont promis de ne plus revenir pour quelque raisons que ce soit.

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