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UN TRAITE SUR LA POLLUTION PLASTIQUE ADOPTE AU KENYA PENDANT LE SOMMET MONDIAL SUR L’ENVIRONNEMENT

Une femme marche sur le sol jonché de déchets de plastique, dans le quartier de Mosafejo, à Lagos (Nigeria), en février 2019.

L’assemblée pour l’environnement de l’ONU, plus haute instance internationale sur ces sujets, réunie dans la capitale kényane Nairobi, a adopté le principe d’une traité sur la pollution par le plastique. Les pourparlers entre les Etats ont débuter lundi 28 février et se sont achevés mercredi 02 mars 2022 dans la capitale kenyane, Nairobi. Plus de 175 pays ont participé à ce sommet pour ouvrir la voie à un traité historique sur le plastique dont « des centaines de millions de tonnes deviennent chaque années de déchets ». Aujourd’hui, dans le monde, le plastique constitue l’une des principales sources de la pollution de l’environnement, en mers et sur terre.

« Des emballages aux vêtements et au matériel de construction en passant par le matériel médical, le plastique est partout et sa production a atteint 460 millions de tonnes en 2019. Moins de 10 % en sont pourtant recyclées, et des déchets de toutes tailles ont été retrouvés au fond des océans, dans la banquise, dans l’estomac d’oiseaux et dans l’air ambiant au sommet de montagnes. A cela s’ajoutent les décharges sauvages ».

 

UN TRAITE POUR REGLER CARREMENT LE PROBLEME

 

À Nairobi, l’ONU a adopté ce traité international « juridiquement contraignant » contre la pollution plastique. Ce qui est considéré comme une avancée qualifiée « d’historique » pour lutter contre ce fléau qui menace la biodiversité mondiale. Les participants à ce sommet ont durement travaillé lors de ce sommet pour trouver un traité visant a règlementer le secteur, en créant « un comite intergouvernemental de négociations« .

 « C’est un moment pour les livres d’histoire », s’enthousiasme Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Un tel traité représenterait selon elle « la plus grande avancée multilatérale en matière d’environnement depuis l’accord de Paris » sur la lutte contre le changement climatique, qui date de 2015.

« Je ne vois pas d’objections, il en est ainsi décidé », a lancé avec émotion sous les applaudissements le ministre norvégien de l’Environnement Espen Barth Eide, qui présidait l’Assemblée. « Aujourd’hui, nous écrivons l’Histoire. Vous pouvez être fiers » a-t-il continué.

L’accord prévoit des mesures de recyclage et s’intéresse au « cycle de vie » du plastique. Le texte prevoit également la limitation de la production à certains objets, à l’image de la décision de plusieurs pays, de plus en plus nombreux, d’interdire les plastiques à usage unique.

 Selon le journal Le Monde, plusieurs textes ont déjà été déposés – certains d’entre eux concernent uniquement la pollution plastique marine –, dont les diplomates ont tenté, en amont de la conférence, de tirer une synthèse. Celle-ci sera discutée pendant l’assemblée, dans l’espoir d’arriver à une feuille de route commune pour les négociations, dont le lancement devra être décidé par consensus.

Selon RFI, le mandat de négociations couvre un très large spectre de sujets prenant en compte « le cycle de vie entier du plastique », de la production et de l’utilisation « durable » à la gestion des déchets, la réutilisation ou le recyclage. Il inclut les pollutions terrestre et marine, et aussi bien les plastiques que les microplastiques, causées par leur utilisation ou la dégradation des déchets de ces produits fabriqués à partir d’hydrocarbures fossiles et responsables selon l’OCDE de près de 3,5% des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

« La pollution plastique est une crise planétaire. Et nous allons travailler pour y apporter une réponse unifiée pour agir sur l’ensemble du cycle de vie du plastique, de la production à la distribution en passant par la gestion et l’élimination », se félicite Jeanne d’Arc Mujawamariya, ministre de l’Environnement du Rwanda, l’un des premiers pays à avoir porté ce projet.

Pour Inger Andersen, il ne fait pas de doute qu’il faut en partie « fermer le robinet » du plastique et « qu’on ne pourra pas se sortir de cette situation juste par le recyclage. Si on continue à polluer ici et nettoyer là, c’est sans fin. 

 

INQUIETUDE DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES

 

 Les négociations devront également porter sur la fixation d’objectifs et définir des mesures qui pourront être « contraignantes » ou « volontaires » au niveau mondial. Le traité pourra aussi prévoir des plans nationaux de lutte, tout en prenant en compte les « circonstances » spécifiques des différents pays. Le mandat prévoit aussi d’élaborer des mécanismes de contrôle de la mise en œuvre des objectifs ainsi que de financements pour les pays pauvres.

« Après la noce vient le mariage. C’est maintenant que le véritable travail commence pour négocier un traité juridiquement contraignant dans le même d’équipe et de coopération pour atteindre notre objectif ultime », rappelle Kwaku Afriyie, ministre ghanéen de l’Environnement. 

De nombreux pays sont sur le viseur des organisations de défense de l’environnement comme les USA, la Chine, l’Inde, la Russie, le Japon, l’Iran, l’Allemagne, la Corée du Sud, l’Arabie Saoudite et le Canada qui sont considérés comme les plus gros pollueurs de la planète. Ces pays là émettent plus de CO2 plus que n’importe quel autre pays du monde.

  L’Organisation de coopération et de développement économiques a appelé à une réponse « mondiale et coordonnée » face au problème, alors que la production de plastique pourrait encore doubler d’ici à 2040, selon les estimations. De grosses multinationales très consommatrices d’emballages se sont également prononcées pour l’élaboration d’un cadre international, Coca-Cola ou Unilever par exemple.

 Le Fonds mondial pour la nature, WWF, se félicite des résultats issus de ce sommet et réclame l’ouverture d’une voix pour contraindre les récalcitrants « au respect des mesures » et « obliger les Etats à respecter une norme d’action commune » puis  » imposer des limites de production et d’usage aux grosses entreprises« . « Je pense que le monde est prêt à un changement dans notre rapport au plastique », souligne Marco Lambertini, directeur général du WWF, qui a d’ailleurs publié juste avant la conférence les résultats d’une enquête menée dans vingt-huit pays sur tous les continents, qui montre que près de neuf personnes sur dix jugent importante la conclusion d’un tel traité.

Le texte recommande en outre « d’encourager l’action de toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé », dans un secteur qui pèse des milliards. Le comité devra commencer ses travaux au second semestre 2022, après une première réunion préparatoire, avec « l’ambition d’achever ses travaux pour la fin 2024 ».

  Ce sommet est la suite logique des programmes de l’ONU sur la protection de l’environnement et le climat. Au cours de ce sommet, les délégués se sont intéressés aux « actions pour la nature » destinées à protéger la biodiversité et à lutter contre le changement climatique.

Quelque 460 millions de tonnes de plastiques ont été produites en 2019 dans le monde, générant 353 millions de tonnes de déchets, dont moins de 10% sont actuellement recyclées et 22% sont abandonnées dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans l’environnement, selon les dernières estimations de l’OCDE.

Workers collect plastic waste as they clean up Kuta beach near Denpasar on Indonesia’s tourist island of Bali on January 6, 2021. (Photo by SONNY TUMBELAKA / AFP)

 

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