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LA GRANDE INTERVIEW AVEC LE MÉDIATEUR DES ENTREPRISES DE FRANCE

La 5éme édition de l’étude de Ecovadis / Médiateur des entreprises confirme la progression continue des entreprises françaises et leur fort engagement en matière de RSE et d’Achats responsables.

Sylvain Guyoton, Chief Rating Officer chez Ecovadis et Pierre Pelouzet, Médiateur des entreprises ont présenté le jeudi 07 septembre 2023 les résultats de la 5eme Edition de l’étude  » Performance RSE des entreprises françaises et européennes – comparatif OCDE et BICS ». Avec un score global de 57,6%/100 en 2022, contre 54,3, il y a deux ans, l’étude souligne la progression des entreprises françaises en matière de RSE. Ainsi la France maintien sa place dans le Top 5 des pays les plus performants et soucieux de l’environnement et de la société.

La France est 4eme au rang mondial, après les pays nordiques, La Norvège, la Finlande et la Suède. Ces pays de la zone nordique continuent d’afficher d’année en année, les meilleures performance RSE. Le score moyen de la France demeure en dessous du score moyen de l’OCDE (53,3%) et de l’Union Européenne (55,1%). Par exemple, son plus grand partenaire commercial, l’Allemagne (52,8%9 se place bien plus loin dans le classement. La Chine (39.0%) et les Etats-Unis (47,7%) se place bien plus bas dans le classement, indiquant encore un manque d’attention aux enjeux de développement durable par les entreprises des deux plus grandes économies mondiales. La Turquie (44.6%) perd quelques places et vient se positionner juste en dessous de Brésil et significativement loin des moyennes des entreprises de l’OCDE et de l’UE. A contrario, les entreprises d’Afrique du Sud et du Brésil, ont à présent des moyennes de niveau Adapté, suivi par les entreprises indiennes. Cette entreprise de notation Ecovadis qui note des centaines d’entreprises dans le monde permet d’avoir une mesure objective de l’évolution de la prise en compte de la RSE dans les entreprises. On voit une accélération en France en particulier.

Le médiateur des entreprises françaises en entretien avec le journaliste Alimou BAH

ENTREPRISES FRANCAISES ET RESPECT ENVIRONNEMENTAL

 

ENTRETIEN AVEC PIERRE PELOUZET, MÉDIATEUR DES ENTREPRISES DE FRANCE.

 

 Crée en 2010 pour répondre aux conséquences de la crise de 2008, le Médiateur des entreprises aide les acteurs économiques à régler leurs différends et à transformer leurs pratiques d’achats. Durant cette décennie, un double savoir-faire a été développé à la fois curatif et préventif.

 En plaçant les relations humaines au centre de son action, le Médiateur des entreprises s’est imposé comme un outil efficace pour régler leurs différends mais aussi pour encourager les comportements solidaires. En effet, au-delà de l’offre de médiation, le  médiateur des entreprises encourage des relations plus équilibrées entre clients et fournisseurs via une charte et un label qui fédèrent toujours plus d’acteurs économiques. Le Médiateur des entreprises œuvre en outre à la préservation de la nature en tant que influenceur, encourage la responsabilité sociétale des entreprises, intervient dans le domaine de l’innovation pour lever les barrières et améliorer les interactions entre les acteurs de la chaine Recherche & Innovation, accélère les transformations numériques de l’économie, accompagne les entrepreneurs, renforce la confiance entre les acteurs économiques et impulse la solidarité dans les relations d’affaires. Outil indispensable et promu par le gouvernement français, le Médiateur des entreprises change les comportements pour encourager la solidarité économique. Ce qui a beaucoup précipite la création de la médiation des entreprises, c’est la crise économique et sanitaire liée au COVID-19 qui a mis en lumière le besoin de dialogue et de confiance.

 

 LES TYPES DE MÉDIATION SONT :

 

  • La Médiation individuelle concerne les relations entre un acteur économique et son client ou son fournisseur
  • La Médiation collective regroupe plusieurs entreprises face à un même client ou fournisseur, ou face à un groupe de client ou de fournisseurs.
  • La Médiation de filière a pour objectif de faciliter les relations entre acteurs d’une même filière et de résoudre des problèmes récurrents dans un secteur d’activités ou une branche professionnelle.

 Le Médiateur des entreprises travaille en étroite collaboration avec les entreprises pour faire valoir l’intégration volontaire par les entreprises de considérations économiques, sociales et environnementale dans leur stratégie et leur activité. Il essaie d’encourager les entreprises de prendre en compte les impacts des entreprises sur la société et l’environnement en mettant en place des actions responsables et plus cohérentes. Aujourd’hui, Naturemonde a eu le privilège de rencontrer le Médiateur des entreprises pour parler de ses actions au sein de son service.

 

  1. Monsieur Pierre Pelouzet Bonsoir !
  • Oui, Bonsoir !

 

  • Vous êtes le Médiateur des entreprises de France, quel est le but de la création de la Médiation des entreprises ?

 

  • Le but, c’est un service public qui est là pour travailler sur la confiance entre les acteurs économiques. Notre objectif est d’aller identifier tout ce qui crée des difficultés ou des tensions entre les acteurs économiques et de proposer des outils qui vont corriger, faire progresser par rapport à ce manque de confiance parce que derrière la confiance il y a le développement économique, plus on se fait confiance, mieux on travaille ensemble, mieux on se développe et à contrario, moins on a de confiance, moins on se développe et c’est dommage parce que il y a des potentialités énormes qui peuvent perdre autour de ça.

 

  • Quels sont les objectifs et les missions de votre service ?

 

  • Du coup, on a développé un certain nombre d’outils, on a travaillé sur un service public de médiation. C’est-à-dire dès qu’il y a tension, un conflit entre deux acteurs économiques, deux entreprises, souvent une petite entreprise et une grande, il y a un effet de taille qui joue, ou entre une entreprise privée et une entreprise publique, on le voit avec les marchés publics, on offre ce service de médiation. C’est-à-dire la PME, la TPE, l’artisan peut nous saisir et nous allons faire une médiation, réunir les acteurs rapidement, gratuitement, confidentiellement, c’est un service public, il faut que ça aille vite pour leur permettre de sortir de ce différend. Nous effectuons des milliers de médiation tous les ans, c’est notre première mission. Nous ne nous sommes pas arrêtés là, venir en pompier c’est bien, mais changer les comportements c’est encore mieux, c’est pourquoi nous sommes mis à travailler sur les achats responsables.

 

  • Combien de médiations par an ?

 

  • Nous avons bâti cette médiation ça fait 10 ans. Les premières années on faisait une centaine de médiation par an. On est monté progressivement. En 2019 on faisait une centaine de médiation par mois. La crise de 2020 a fait exploser tous ces chiffres avec la crise liée au COVID-19. On a eu plus de 4.000 saisines sur une année. Aujourd’hui même si la crise est derrière nous, on a eu quand même beaucoup de tensions liées aux matières premières, a l’énergie et d’autres choses. On tourne aujourd’hui autour de 2.000 à 2.500 médiations par an. Un niveau de saisine qui reste important et qui continue à progresser année après année. Ce qui veut dire que l’outil médiation, un outil de dialogue, devient de plus en plus la norme. Parce que c’est comme ça on peut sortir des crises entre acteurs économiques.

 

  • Quelles sont les situations qui ont poussé à la création de la Médiation des entreprises ?

 

  • C’est la crise de 2008, une crise financière, on a créé une médiation entre les entreprises et les banques… on s’est rendu compte qu’il y avait aussi des difficultés pas seulement entre les entreprises et les banques, mais entre les entreprises elles-mêmes. Et donc on 2009-2010, on a commencé à réfléchir à mettre en place une médiation entre les entreprises : C’est la naissance de la Médiation des entreprises que je pilote aujourd’hui.

 

  • Dans le cadre de la préservation de l’environnement et de la nature, quelles sont les lignes de conduite que vous préconisez pour des pratiques plus responsables et attractives au sein des entreprises ?

 

  • Comme je vous le disais, on est passé rapidement de résoudre les problèmes à anticiper à faire changer les comportements. On a travaillé sur les achats responsables. Pourquoi les achats responsables parce que c’est un levier formidable. Si par exemple un grand ministère, une grande entreprise se met à faire des achats responsables, à regarder les manières dont elles achètent, elle va ensuite demander à ses fournisseurs de devenir responsables. Vous avez donc les chaines de responsabilités qui se crée. Et ça un impact énorme sur l’environnement puisqu’on parle des dizaines, des centaines de milliards d’euros qui sont dépensés tous les ans qui peuvent influencer la manière de travailler. De ce fait, cela nous a amené à travailler sur les trois axes de la RSE : l’axe économique, l’axe social et l’axe environnemental. Pour développer tout ça, on a dit c’est bien d’avoir les outils. On va commencer par une charte dit de bonnes pratiques signées par des milliers d’entreprises. Et on a pensé également à la mise en place d’un label. Et tout ça constitue le parcours national des achats responsables. Aujourd’hui nous travaillons avec tous types d’acteurs publics et privés. Petites et grandes entreprises. On a travaillé aujourd’hui pour avoir une norme internationale sur les achats responsables. Et la France a conduit les travaux de la norme ISO, 20.400 sur les achats responsables qui est la base de notre label. On propose cela à tous types d’acteurs, des petites, des moyennes comme des grandes entreprises, publiques et privées. On a une centaine d’entreprises qui sont labélisées aujourd’hui. Dans cette décomposition, on trouve des ministères et des petites collectivités, des grands groupes et des OTI, des PMI voire même des TPE parce que out le monde a un rôle a jouer dans la chaine de responsabilité.

 

  • Quel discours pour le respect de la solidarité économique et environnemental ?

 

  • C’est tout l’enjeu aujourd’hui. Comment on travaille ensemble pour faire en sorte que notre économie, notre société, notre planète se porte mieux. Tout l’enjeu de ce label est de donner les clés comment je travaille mieux, comment je considère les secteurs de handicap, comment je travaille mes cahiers de charges, quand je fais un achat c’est le cahier de charges qui va déterminer la réponse que je vais avoir. Si je demande quelque chose de pas cher, j’aurai de quelque chose de pas cher. Si je demande quelque chose qui respecte la norme environnementale, j’aurai la réponse à ça. Donc on travaille très en amont sur les achats de manière à faire évoluer les comportements et changer l’impact qu’on peut avoir sur notre économie, notre société et notre environnement.

 

  • Quelles sont vos actions pour accompagner et aider ces entreprises à concilier développement durable, croissance économique et protection de l’environnement ?

 

On appelle ça un parcours d’achat. Ça commence par signer une charte. Proposition d’une charte d’auto-évaluation. Les acteurs aller sur notre site et récupérer un petit questionnaire et se poser des questions. Faire de la RSE, Responsabilité Sociétale et Environnementale, c’est de se poser des questions. Avant de faire quelque chose, comment je le fais, de quelle manière et pour quel impact. Ensuite au fur et a mesure de l’évolution de ce parcours, vous avez accès à des cahiers de bonnes pratiques qui vous amènent à la labélisation. Ce qui nous permettra de vous suivre et voir le progrès que vous êtes entrain de faire. Mais ce n’est pas le but ultime.

 

  • Dans le cadre de vos collaborations avec les entreprises, quels sont les impacts environnementaux que vous avez pu recensés ?

 

  • On voit du progrès, malgré les balbutiements au début de ce projet. On met en place des politiques qui respectent la RSE. Aujourd’hui nous avons des résultats concrets avec des mesures, des vérifications concrètes. Il y a des indicateurs de performances très encourageants, qui indique le suivi et les résultats. Dans les appels d’offre il y a une dimension environnementale, on demande à l’entreprise fournisseur qu’est-ce qu’elle va faire au niveau environnemental, quel niveau de recyclage, on voit du progrès et même une accélération dans le travail des entreprises en matière environnementales.

 

  • Justement au niveau de cette accélération de la transformation ou l’innovation, il y a un danger palpable sur la nature et l’environnement. Les entreprises pensent beaucoup à faire profit, au lieu de mesurer l’impact de leurs actions sur l’environnement. On a tendance à croire que la course effrénée à la richesse voile nettement les considérations environnementales et sociales ?
Le médiateur des entreprises françaises
  • Il y a une innovation responsable. Une accélération responsable. Ce n’est pas seulement créer de profit que les entreprises travaillent. En 2020, la crise au coronavirus a impacté l’économie nationale et le train de vie des entreprises. Il y a eu beaucoup de labélisation. La marge de progression est énorme. On a mis le pied sur l’accélérateur. On a plus le pied sur le frein.

 

  • A votre avis, est-ce que les décideurs d’entreprises prennent-ils en compte, dans le cadre de la RSE, les impacts de leurs entreprises sur la société et l’environnement et mettent en place des actions responsables ?

 

  • Ça tombe bien. On vient de publier un score global RSE sur ce sujet là. Il a été publié par Ecovadis. La France est 4eme au rang mondial, après les pays nordiques, La Norvège, la Finlande et la Suède. Ces pays de la zone nordique continuent d’afficher d’année en année, les meilleures performance RSE. Le score moyen de la France demeure en dessous du score moyen de l’OCDE (53,3%) et de l’Union Européenne (55,1%). Par exemple, son plus grand partenaire commercial, l’Allemagne (52,8%9 se place bien plus loin dans le classement. La Chine (39.0%) et les Etats-Unis (47,7%) se place bien plus bas dans le classement, indiquant encore un manque d’attention aux enjeux de développement durable par les entreprises des deux plus grandes économies mondiales. La Turquie (44.6%) perd quelques places et vient se positionner juste en dessous de Brésil et significativement loin des moyennes des entreprises de l’OCDE et de l’UE. A contrario, les entreprises d’Afrique du Sud et du Brésil, ont à présent des moyennes de niveau Adapté, suivi par les entreprises indiennes. Cette entreprise de notation Ecovadis qui note des centaines d’entreprises dans le monde permet d’avoir une mesure objective de l’évolution de la prise en compte de la RSE dans les entreprises. On voit une accélération en France en particulier. Cette accélération n’est plus le fait des grands groupes, mais aussi sur les petites et moyennes entreprises. Oui il y aune prise en compte, il y a du concret. Oui on avance. La France fait partie des pays qui donne des bons exemples sur la RSE dans les entreprises.

 

  • La loi Pacte de 2019 prévoit l’intégration des enjeux environnementaux dans la gestion des activités des entreprises qui dépendent notamment de la nature et du vivant. Est-ce que vous arrivez à encadrer les entreprises dans le cadre du respect de l’environnement et de la nature ?

 

  • Nous n’avons pas le rôle de contrôle, mais le rôle d’influenceurs. Tous ces directeurs d’achats et d’entreprises qui viennent volontairement vers nous signer une charte montrent de l’intérêt que les entreprises ont sur notre service. Nous sommes tous des frustrés du changement et de l’accélération, mais par la conviction on fait bouger les choses. Ils rentrent dans le parcours. Autant avant c’était exceptionnelle de faire des achats responsables ou de la RSE, autant petit à petit ça devient la norme. A nous d’accélérer, même si on est conscient de la dégradation et des changement climatique. En ce moment nous sommes beaucoup plus optimistes qu’il y a quelques années.  On est là pour créer de la confiance, renforcer la confiance entre les acteurs économiques.

 

En tant qu’influenceurs, quelles sont les bonnes pratiques que vous avez mis en place pour inciter les entreprises à suivre les bonnes voies en matière environnementale ?

 

  • Dans le partage des bonnes pratiques, nous avons des cahiers de bonnes pratiques qui sont partagés par tous les acteurs, de numéros de téléphones pour s’appeler entre eux. On travaille sur l’impact carbone, on travaille pour essayer d’avoir une mesure plus partagée et cohérente. Nous on travaille sur un ensemble de choses sur la base du dialogue pour que les acteurs partagent les bonnes valeurs et les bonnes pratiques entre eux.

 

  • Quels sont aujourd’hui vos résultats en matière environnementale, 10 ans après la création de votre service ?
  • C’est un résultat global ou j’ai du mal à identifier spécifiquement l’environnement. Mais quand vous passer de 0 à 2.500 entreprises qui ont signé une CHARTE pour s’engager là-dessus, quand vous passer de 0 à 100 entreprises labélisées. Je pense qu’il y a un impact positif qui fait changer les comportements et les mentalités dans le cadre de la RSE.

 

  • Quels sont les outils que vous utilisez aujourd’hui pour sensibiliser et encourager les acteurs économiques à la protection de l’environnement et de la nature ?

 

  • Le parcours des achats responsable, le score global sur la RSE avec Ecovadis, pratiques environnementales des fournisseurs, pratiques sociale des fournisseurs, le référentiel étant personnalisée pour chaque entreprise selon sa taille, ses localisations et son secteur d’activités, le poids total du score Achats Responsable varie de 10% à 40% dans le score global RSE. Il y a aussi la communication comme on le fait avec vous. Je vous informe que score achat responsable moyenne France 2022 est de l’ordre de 48% avec plus de 3,9% de point de progressions depuis 2020 (+2,5% au niveau UE). 12% des entreprises évaluées à 65+ en 2022 contre 8% en U.E. Ce sont tous des outils d’évaluation et de communication qui nous permettent de mesurer nos performances et d’atteindre nos objectifs. Nous sommes heureux aujourd’hui de travailler avec des milliers d’entreprises. Nous appelons les autres entreprises à nous rejoindre et de se faire labeliser pour une meilleure prise en compte de la cause des entreprises française. Nous sommes là pour toutes les entreprises privée et publiques, petites, moyennes et grandes entreprises.  En France, après évaluations de Ecovadis, sur toutes les tailles d’entreprises, l’existence d’un code de conduite fournisseurs et l’évaluation RSE régulière des fournisseurs sont les actions les plus souvent en place au sein des entreprises françaises. L’évaluation de ECOVADIS démontre le sérieux de notre service. Ecovadis est une entreprise de notation française, je le répète, créée en 2007 et qui compte plus de 1500 collaborateurs dans le monde. Ils ont fait un excellent travail en mettant en place le score global des performances RSE des entreprises françaises et européennes comparatifs OCDE et BICS. Cette édition de 2023 a été le fruit d’un travail acharné des 5 dernières années, 2018-2023. Soit 5 ans de données RSE verifiées. Voila !

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