Joe Biden et Ursula von der Leyen entendent  commencer immédiatement à négocier en vue d’un accord ciblé sur les métaux stratégiques  ​de la transition énergétique, selon un communiqué publié par la Maison Blanche vendredi 10 mars à l’issue de leur rencontre à Washington.

Le président américain et la présidente de la Commission européenne ont aussi promis de  travailler pour éviter une compétition à somme nulle, afin que nos politiques de subventions soutiennent le développement des énergies propres et de l’emploi sans devenir des aubaines pour les intérêts privés .

Le « Inflation Reduction Act », énorme plan d’aides à la transition énergétique lancé par Joe Biden, soutenant sans complexe le « Made in America », notamment via des incitations fiscales à l’achat de véhicules électriques, et dont les industriels européens redoutent les effets.

Pour tempérer au moins un peu ces craintes, les deux dirigeants se sont engagés, dans un communiqué commun, à « commencer immédiatement à négocier en vue d’un accord ciblé sur les métaux stratégiques de la transition énergétique ». Par ailleurs, Joe Biden a promis à Ursula von der Leyen de « travailler pour éviter une compétition à somme nulle, afin que nos politiques d’aides publiques soutiennent le développement des énergies propres et de l’emploi sans devenir des aubaines pour les intérêts privés ».

« NOUVELLE ERE »

Avant que cette réunion bilatérale ne débute, le président des États-Unis avait rappelé avoir promis à son interlocutrice une « nouvelle ère » dans la relation transatlantique, durement éprouvée par Donald Trump, et loué leur unité face à l’invasion de l’Ukraine.

« Les États-Unis et l’UE sont de bons amis », a, pour sa part, dit Ursula von der Leyen, assurant être « très reconnaissante » de l’aide apportée par les Américains pour réduire la dépendance européenne au gaz russe.

QUELS SONT EXACTEMENT LES METAUX DE LA TRANSITION ENERGETIQUES ?

Les innovations technologiques qui sont développées pour accompagner la transition énergétique font appel a ces différents minerais et métaux raffinés :

  • Les véhicules électrifiées : Cobalt, cuivre, lanthane, lithium
  • les piles a combustibles : Platine, palladium, rhodium
  • les technologies de l’éolien : Cuivre, néodyme, dysprosium, terbium
  • L’aéronautique : Titane
  • Les technologies du solaire photovoltaïque : Silicium, cuivre, cadmium, indium, gallium,
  • Les batteries : Lithium, cobalt, nickel

Les Energies Renouvelables (EnR) se déploie massivement du fait des impératifs du changement climatiques, et plus particulièrement des objectifs mondiaux de décarbonisation du secteur électrique, des nombreuses innovations technologiques (digitalisation, smart grids), de la volonté des investisseurs de réduire l’empreinte environnementale de leurs entreprises et d’une demande sociale très forte en matière de décarbonisation et de lutte contre le réchauffement climatique.

QUELS SONT LES METAUX LES PLUS MENACES ?

Les conséquences de la transition énergétiques sont lourdes. Elles peuvent être soumises a des risques significatifs:

CUIVRE

Alors que la littérature économique s’était jusqu’ici préoccupée de lithium ou des terres rares, le modele de la transition énergétique en évidence que le cuivre pourrait être le métal le plus contraint dans la dynamique de la transition énergétique. Près de 90% des ressources en cuivre connu aujourd’hui serait extraite d’ici 2050 dans un scenario de 2 degrés Celsius (2°C).

Cette prévision est moins liée à la consommation de cuivre dans le réseau électrique et les transports (moins du tiers de la consommation globale), qu’à celle dans les secteurs des biens de consommation, de l’industrie et de la construction qui devraient continuer à croître significativement dans les décennies à venir.

COLBALT

Le cobalt présente un niveau de criticité géologique élevé qui doit être relativisé selon le type de batteries utilisé dans le secteur du transport. Le risque qui pèse sur ce minerai est de prime abord géopolitique du fait de ses problématiques d’approvisionnement, la production minière étant concentrée en République démocratique du Congo (RDC), un pays très instable politiquement.

L’indicateur* sur le cobalt varie dans le scénario 2°C de 64,7 % à 83,2 % selon le taux de pénétration des batteries à faible contenu en cobalt.

LITHIUM

Le lithium a, pour sa part, une criticité géologique faible puisque près de 70 % des ressources seraient encore disponibles à l’horizon 2050 dans un scénario 2°C. 

Pour ce métal, la criticité économique interpelle davantage : la concentration des réserves de lithium et des acteurs sur le marché, les stratégies différenciées des producteurs (Argentine, Australie, Bolivie et Chili), la faible profondeur du marché financier ou encore l’absence de transparence des prix pourraient, dans le futur, nuire à la sécurité d’approvisionnement en lithium.

Parmi les principaux acteurs du marché de Lithium, cinq (5) acteurs contrôlent aujourd’hui 90 % du marché du lithium. Ce sont Albemarle Corporation (USA), SQM SA (Chine), Tianqi Lithium (Chine), Livent ( USA) et Allkem Limited (Australie). Ce sont ces entreprises de ces trois grands pays qui ruinent le monde des minerais strategiques.

NICKEL

Le nickel présente, pour sa part, une criticité géologique moyenne avec environ 41 à 39 % de ressources encore disponibles à l’horizon 2050 dans un scénario 2°C.

L’ensemble des matériaux étudiés consomment de l’eau dans une situation de concurrence d’usage. La criticité environnementale est forte sur cette ressource pour l’ensemble des métaux étudiés.

Depuis le début des années 2000, l’envolée des prix des matières premières, sous-tendue d’abord par la demande chinoise, puis par la crise des terres rares en 2011 et plus récemment par la pandémie de Covid-19, souligne les enjeux liés aux ressources minérales. 

La perspective de la raréfaction, voire de l’indisponibilité, de certains métaux d’ici à quelques décennies en font un sujet géostratégique, d’autant que certaines politiques publiques en appui à la transition écologique (déploiement des énergies renouvelables, de l’électromobilité…) vont conduire à utiliser davantage de métaux (acier, aluminium, cuivre, mais aussi indium, lithium, cobalt, terres rares…).

La demande mondiale en métaux connaît une croissance exponentielle alors que le stock de ressources primaires reste fini. Pour répondre aux besoins de la transition écologique, les pays industrialisés soutiennent des travaux de recherche visant tant à réduire le recours à la matière première vierge qu’à promouvoir la quantité et la qualité des métaux recyclés.

Aujourd’hui la guerre des métaux stratégiques constitue la principale guerre des pays concurrents notamment l’UE, la Chine, les USA, la Russie, L’Australie, le Canada et les grandes puissances de l’Amérique latine. Chaque pays recherche et sécurise ces métaux à tout prix tout en estimant soutenir l’innovation à travers un programme écologique dynamique qui respecte la nature et l’environnement.

DEFINITION DE LA TRANSITION ENERGETIQUE

La transition énergétique désigne l’ensemble des transformations du système de production, de distribution et de consommation d’énergie effectuées sur un territoire dans le but de le rendre plus écologique.

Selon cette définition, chaque pays essaye de trouver les ressources pour son développement afin de les intégrer dans des appellation de « Transition énergétique » afin de voiler l’impact de l’exploitation minière sur l’environnement. La géostratégie et la diplomatie énergétique sont des piliers sur lesquels s’appuient les pays riches pour exploiter les principales ressources naturelles que regorgent la Terre. Tout en se moquant des autres pays moins avancés qui manquent de techniques et de technologies capables de faire face aux grandes innovations.

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