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PRODUIRE CE QUE NOUS CONSOMMONS, CONSOMMER CE QUE NOUS PRODUISONS

Produire et valoriser la production, une femme en jardinage

 La transformation agricole et la valorisation des produits locaux reste la priorité des gouvernements africains pour lutter contre la faim et la mal nutrition. Pour matérialiser cette ambition et donner un grand dynamisme au secteur agricole, des grandes initiatives privées et publiques sont en gestation sur le continent afin d’assurer l’autonomie financière et la sécurité alimentaire. Parmi les initiatives, l’organisation du festival international la marmite, du 15 au 20 mai prochain, à Lomé, au Togo pour célébrer l’excellence et la diversité de la cuisine togolaise et continentale.

 Ce festival est à sa troisième édition. Il est destiné à « valoriser les saveurs africaines, à promouvoir les produits africains et le consommer africain, et il réunit les chefs cuisiniers de l’Afrique et du monde, tout l’écosystème agro-alimentaire », selon l’organisateur de l’évènement, Jean Paul Agboh Ahouelete.

 Ce festival sera « un cadre de rencontres, d’échanges et de partages d’expériences entre tous les acteurs du monde culinaire et ceux de la chaine agroalimentaire, les producteurs, les transformateurs, les artisans, les distributeurs, les industriels et le public », affirme-t-il.  

 En organisant cet évènement, les organisateurs veulent mettre un accent particulier « sur la question de la transformation des produits agricoles et des chaines logistiques associées, mais aussi faire la promotion du savoir-faire et des richesses culinaires africaines à travers la valorisation des produits locaux ».

Production de tomates sous serre

 De la ferme à l’assiette, il n’y a qu’un pas. Ce festival fait appel aux produits agricoles. Il est l’occasion de revisiter des mets locaux et africains, des ingrédients, des techniques de préparations ainsi que l’art de table. Il faut une meilleure valorisation et une transformation plus nutritive des produit locaux pour avoir une alimentation saine et équilibré. Pour ce festival, ce sont les produits africains, cultivés dans les champs africains qui sont mis en valeur. Les exposants ont l’obligation de présenter des produits africains cultivés en Afrique sur leurs stands et de montrer toutes les qualités nutritives de leurs produits.

 Durant une semaine, les festivaliers de différents profils venus de nombreux pays d’Afrique et du monde vont se rencontrer, échanger, partager et savourer les goûts du monde culinaire. C’est pourquoi le thème retenu cette année, c’est « les enjeux de la transformation agricole et de la valorisation des produits locaux ».

VALORISER LES PRODUITS LOCAUX POUR SECURISER LA NUTRITION

 Cette rencontre internationale sera une occasion pour les visiteurs et les exposants de faire le plaidoyer pour une alimentation saine et équilibrée, d’inviter à une prise de conscience dans la protection et la préservation de l’environnement, d’attirer l’attention sur les risques climatiques et de promouvoir les cultures locales pour juguler la faim et la pauvreté sur le continent.

 Parmi les principales activités, une foire culinaire et agroalimentaire, des séances de dégustation gratuite des mets locaux et continentaux, une dizaine de master class et d’atelier de cuisine, des tables rondes, un colloque scientifique avec l’université de Lomé, des concerts et un diner de gala. 

Toutes les questions de la pêche, de l’aquaculture, de l’agriculture et de l’élevage seront abordées au cours de ce festival pour pousser les réflexions et les analyses sur les défis de la sécurité alimentaire en Afrique et la valorisation des produits locaux. Une manière de montrer les défis du secteur agricole, de fédérer le public, les passionnés de la cuisine, les acteurs agricoles et culinaires, les institutions et les entreprises pour mener une réflexion holistique sur les nouveaux paradigmes à adopter afin de créer de nouveaux modes d’alimentation et de consommation qui répondent aux besoins spécifiques des populations.

Ce festival invite les autorités nationales et africaine à privilégier et à promouvoir les cultures locales et à prendre en compte les problèmes alimentaires et nutritionnels en Afrique pour mieux garantir la souveraineté alimentaire, encourage les initiatives locales visant à l’amélioration de la productivité et de la rentabilité du secteur agricole.

Au Ghana, les technique de nettoyage des aliments pour une meilleure santé se démultiplient

« L’objectif principal de ce festival est de promouvoir les saveurs et les traditions africaines à travers la valorisation des produits locaux et des richesses culinaires togolaises et africaines, mais aussi valoriser ensemble ces produits que nous avons en commun et de voir comment les produits que nous consommons sont travaillés au quotidien, produits et transformés à l’autre bout de l’Afrique. Et le message clé du FESMA, c’est « Produire ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons ».

Plus de 200 exposants venant de plusieurs pays africains, des dizaines de milliers de visiteurs et des institutions vont profiter de cet espace de rencontres et de dialogues pour redynamiser les activités agroalimentaires, goûter les saveurs africaines et proposer des solutions pour un développement durable et efficace. Ce festival est principalement destiné « aux professionnels et les amateurs de la cuisine et de l’agroalimentaire qui valorisent les saveurs africaines ».

« Aujourd’hui quand vous parcourez l’Afrique, du Togo au Benin, en passant par la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Nigeria, c’est tout un voyage culinaire que vous faites, se félicite Jean Paul Agboh Ahouetele. Vous découvrez des senteurs et de saveurs qui vous laissent perplexes. C’est tout ça que nous souhaitons valoriser chaque année à travers ce festival international la marmite pour montrer que l’Afrique est un continent densément riche en ressources humaines, ressources naturelles et en ressources agricoles ».

Le Grand Festival de Lomé, au Togo pour célébrer la marmite africaine

RENFORCER LES POLITIQUES AGRICOLES POUR DIVERSIFIER L’ECONOMIE

A Travers ce festival, les appels à la diversification de l’économie sont intenses. Ils favorisent le renforcement des politiques agricoles et industrielles pour mieux diversifier l’économie et atteindre l’autosuffisance alimentaire. Les produits céréaliers, comme le mil, le sorgho, le fonio et les légumineuses, le maïs ou le manioc sont considérés comme des produits locaux avec une valeur notionnelle importante, excellents pour la santé de par leurs apports énergétiques, de protéines, mais aussi en fibre et en vitamine. La culture des fruits et légumes doit rentrer dans les politiques agricoles et durables. Les orientations dans le secteur agricole doivent permettre de relever le défi de l’éradication de la faim et de la réduction de la pauvreté, valoriser et transformer les produits locaux à travers l’installation des usines de transformation agricoles afin de répondre efficacement à la demande sociale en matière de consommation. Le renforcement des capacités des agriculteurs et des exploitants agricoles, l’élaboration des cahiers de charges pour les acteurs agricoles et le financement sont des éléments importants qui rentrent dans le cadre de la protection et la promotion du secteur agricole et qui permettent d’améliorer efficacement le rendement et la productivité.

LES DEFITS DU SIECLE

 Les défis de la mondialisation restent les défis numériques, énergétiques et agricoles. Ces défis sont de nature à bouleverser et à bousculer l’ordre mondial et la nature des choses. D’où la nécessité pour chaque Etat d’avoir une politique de développement viable et fiable qui tient en compte les aspirations des populations en matière de développement. Se nourrir, se loger et s’habiller sera dans les prochaines années une chose de luxe avec la montée effrénée de la démographie dans certaines régions du monde.

La marmite africaine, l’âme de la maison

Les initiatives locales, nationales et régionales doivent se renforcer à travers les grands ensembles économiques régionaux pour pouvoir coordonner les stratégies et les réponses face au dérèglement climatique, la fertilisation des sols, l’approvisionnement des engrais, l’amélioration de la productivité, le renforcement des techniques et pratiques agricoles, la réduction de la pauvreté, de la mal nutrition et de la dépendance alimentaire et l’accompagnement des agriculteurs. Il faut produire et consommer local.

TOGO, UN EXEMPLE A SUIVRE

Au Togo par exemple, les autorités ont pris le taureau par les cornes. Avec la crise mondiale de blé à cause de la guerre en Ukraine, toutes une série d’initiatives sont prises par les autorités togolaises pour trouver des céréales alternatives au blé. L’augmentation du prix de pain au Togo a poussé les autorités à réfléchir sur des mesures et solutions urgentes.  Et ce festival consacrera une journée dite « une journée de pain », journée au cours de laquelle tous ces céréales alternatives au blé seront exposés au public, il y aura une dégustation de pain, de croissant et d’autres produits de pâtisserie qui sont réalisés à partir du sorgho et d’autres produits locaux.

Les autorités togolaises ont pris une série de mesure pour soutenir l’agriculture avec l’installation d’une plateforme industrielle destinée à la transformation et la valorisation des produits agricoles. L’agriculture est aujourd’hui au cœur des politiques de développement du pays. Le gouvernement consacre un important budget pour répondre au problème du secteur agricole et au développement rural, prévoit de renforcer le crédit agricole, de développer les chaines de production agricoles qui présentent un potentiel important en matière d’emploi et d’exportation.

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