Vous êtes ici
Accueil > Alimentation > LE GRAND ENTRETIEN AVEC CARLOS LOPES, EXPERT ÉCONOMIQUE, SPÉCIALISTE EN DÉVÉLOPPEMENT ET EN PLANIFICATION STRATÉGIQUE

LE GRAND ENTRETIEN AVEC CARLOS LOPES, EXPERT ÉCONOMIQUE, SPÉCIALISTE EN DÉVÉLOPPEMENT ET EN PLANIFICATION STRATÉGIQUE

 Nous sommes aujourd’hui avec CARLOS LOPES, spécialiste des économies africaines, spécialiste en développement et en planification stratégique. Il est l’ancien conseiller du Secrétaire Général de l’ONU Kofi ANNAN, ancien secrétaire exécutif de la commission économique pour l’Afrique. Il est également conseiller de plusieurs chef d’Etat Africains sur des questions économiques et de développement. Un homme d’un long parcours et d’une grande sensibilité aux problèmes africains, un parfait analyste qui allie l’action et la réflexion. Il est aujourd’hui universitaire basé à Cap Town, en Afrique du Sud. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages. Son dernier ouvrage est « L’Afrique est l’avenir du Monde ». Avec lui, nous allons aborder les questions économiques de l’Afrique pour inaugurer cette nouvelle année 2024.

  1. Monsieur LOPES votre dernier ouvrage est très remarquable. Si vous aviez un chapitre à ajouter à ce livre pour lui donner la mise à jour nécessaire dans un monde chahuté, qu’est-ce que vous aurez pu dire ?

 Nous avons effectivement une confirmation que l’aspect démographique va dominer beaucoup le développement dans le monde. Nous avons ressenti pendant la pandémie du COVID19, l’importance énorme qu’avait la population africaine en termes de jeunesse. C’est la raison pour laquelle que le continent a souffert moins que les autres du point de vue sanitaire. Pendant la période qui a été marquée par la crise énergétique avec la guerre en Ukraine, nous avons vu aussi que, dans un monde en transition, le monde besoin de mains d’œuvre et de certains types d’immigration qui est difficile d’accepter pour certains pays pour des raisons culturelles et politiques. Nous avons en termes d’Afrique la situation terrible qui résulte justement de cette transition qui engouffre les économies africaines. Le manque d’accès à la liquidité entraine un retard dans le développement des économies. Nous avons des limites connues du point de vue fiscal parce que le continent va être dépendant en matières premières en termes de ses exportations et d’accès à des devises. L’ensemble de ces crises que je suis entrain de décrire provoque en Afrique des conséquences sociales terribles qui résultent des contestations de toutes sortes notamment l’immigration. Nous avons des domaines un peu complémentaires du point de vue sociologique mais qui présentent des difficultés majeures du point de vue politique. C’est pourquoi nous sommes entrain d’entrer dans une phase d’énormes turbulences politiques.

  • Mais l’Afrique semble traiter les mêmes problèmes depuis des lustres. Est-ce qu’aujourd’hui, il y a un espoir d’un véritable décollage de cette situation véritablement complexe du point de vue liquidités ?

 Nous sommes en train d’assister à une situation un peu paradoxale. Nous avons toutes ces crises, des difficultés financières résultant de la situation inflationniste mondiale. Mais le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit pour l’année 2024 parmi les économies avec la plus grande croissance de la planète, nous avons plus que de la moitié qui viendront de l’Afrique. Nous sommes entrain de vérifier une certaine idée de décollage entre certain type de développement comme la transformation économique, industriel et autre et la croissance résultant juste de la grande explosion démographique. Nous pensons aujourd’hui à la croissance. Mais si vous avez une population qui est entrain de croitre à des taux comme celle de certains pays africains par exemple le Niger, vous aurez la croissance mais le pays sera complétement paupérisé. Il y qu’un décollage entre les deux : il ne faut pas s donc se leurrer et croire que cette transition est entrain de provoquer la transformation nécessaire dans le continent. Quand je dis que « l’Afrique est l’avenir du monde », c’est du point de vue démographique. Car le monde ne pourra pas se développer sans cette essentielle contribution africaine du point de vue de sa jeunesse. Mais bien entendu la façon de faire peut-être très problématique.

CARLOS LOPES SPECIALISTE DES ECONOMIES AFRICAINES

3- Mais tous les indicateurs ne sont pas bons pour l’Afrique. Le continent reste une terre privilégiée des matières premières. Rien presque n’est transformé sur place. En 2024 comment hiérarchiser les urgences et en quoi faut-il donner la priorité ?

En réalité, l’urgence numéro 1, c’est comment l’Afrique se positionne dans la transition énergétique. A partir de là, nous avons des dimensions qui sont liées à la fois au climat, à la transformation industrielle et à l’absorption technologique par les Africains, un élément fondamental. Mai tout cela dépend de la transition énergétique, source du développement. Parce que l’Afrique a un potentiel énorme dans ce domaine. Le monde va devoir faire de la transition avec une grande urgence, si nous sommes entrain de sortir du fossile et du combustible, nous allons aller dans la direction des énergies renouvelables. La plus grande capacité de production d’énergie renouvelables dans tous les domaines, c’est l’hydrogène vert en Afrique.

4- Pouvez-vous être beaucoup plus précis sur cette transformation énergétique. Comment vous voyez cela dans un continent de 54 Etats ? Comment ces pays-là vont-ils prendre à bras le corps cette problématique qui exige une révolution intérieure, un engagement fort et une grande volonté politique.

En prenant un exemple de la plus grande économie du monde, les États-Unis, les grands intérêts des USA en Afrique quand on voit leur portefeuille d’investissement, ce sont les énergies. Si on regarde un peu ce qui se passe par rapport à la Chine, nous avons une baisse considérable des investissements dans beaucoup de domaine, mais pas dans le domaine énergétique. La plupart des exploitations des minerais en Afrique, la présence chinoise est très liée à la transition énergétique. Soit à travers des minerais qui sont essentiels pour produire des batteries ou qui sont essentielles pour les autres transformations dans le domaine industriel. Prenons un pays comme l’Allemagne, en crise parce que le pays dépendait du gaz russe, pour leur modèle économique, maintenant il se tourne vers l’Afrique parce que c’est où il pense pouvoir trouver la solution alternative. Mais le plus intéressant de tous ces développements, c’est l’intérêt des pays du Golf en Afrique qui augmente à une échelle accrue et absolument essentielle pour qu’ils puissent contrôler la vitesse et la séquence de la transformation énergétique. On sait bien que les pays du Golf sont des grands producteurs des énergies fossiles et des combustibles. Donc ils savent qu’ils doivent être très présent en Afrique pour les séquences de la transformation.

5- Dans cette nouvelle Afrique on voit qu’il y a un problème structurel lié à l’énergie. De quelle manière faut-il aborder ce problème ? Quand vous regardez, il y a des pays qui sont dotés des ressources naturelles et dont le solaire, l’éolien, la biomasse. Comment voyez-vous à travers des pays, des cas concrets de cette transformation ?

Ce que je vois, l’Afrique est entrain d’attirer l’attention du Monde à travers la visite des chefs d’Etat, des personnalités mondiales, des organisations internationales pour pouvoir se placer dans le radar des leaders africains. L’Afrique a été admis dans le G20, il y a l’extension du BRICS qui comprend et qui va inclure l’Egypte et l’Ethiopie etc. Nous avons beaucoup de signes avec la diplomatie africaine qui est beaucoup plus respectée. Nous avons dans la COP28 des indications très encourageantes et claires qu’une grande partie des investissements qui ont été promis sont redirigés vers l’Afrique. Mais nous pouvons imaginer que tout cela se fera exactement avec le modèle du passé. C’est-à-dire nous continuerons à exporter des matières premières. Cette fois-ci elles seront différentes. Ce sera des minerais stratégiques, de l’énergie mais pas nécessairement pour le développement du continent.

CARLOS LOPES SPECIALISTE DES ECONOMIES AFRICAINES

6- Vous étiez le haut représentant de l’union africaine auprès de l’union européenne sur la base du partenariat qui lie les deux ensembles politico géographiques. Comment voyez-vous cette relation entre ces deux entités géographiques ? L’Afrique est-elle à mesure de négocier correctement ces intérêts ? Comme on voit l’Afrique a du mal à défendre ses intérêts vis-à-vis de ces partenaires.

Les grands ensembles géographiques ont toujours des difficultés d’union. Nous avons des exemples en Europe, en Afrique, en Amérique, en Asie ou en Océanie. C’est toujours difficile avec les grands ensembles géographiques d’avoir une voix unique et coordonnée. C’est une véritable bataille. Et l’Afrique passe par les mêmes difficultés. Cela dit, c’est vrai que nous avons un projet qui est d’une dimension absolument stratégique et fondamentale qui la ZLECAF qui est la plus grande zone de libre-échange dans le monde réunissant des pays de l’union africaines et huit communautés économiques régionales. Si elle a du succès, c’est la principale question car il y a des difficultés de tout ordre dans les négociations. Mais si elle réussit à se mettre en place, elle permettra à l’Afrique de parler d’une même voie et de façon coordonnée dans un domaine fondamental, le domaine commercial. Pourquoi c’est tellement important parce qu’au-delà de mieux exporter et de créer des actifs et des mécanismes pour que le commerce interafricain se développe, il y a aussi la défense nécessaire des pays africains par rapport à des nouvelles normes qui sont entrain de se mettre en place pour les transitions et notamment les taxes sur le carbone. L’Afrique ne doit pas être absent de ces discussions très cruciales. L’Afrique ne doit pas entrer dans ces discussions de façon désorganisée avec 54 entités. Si on n’est absent et on n’a pas une voix coordonnée, on va perdre gros. Parce que ça va permettre aux autres de définir les règles et les contours en termes de standard, de taxonomie, de certification, et toutes sortes de décisions pour définir les règles du jeu et du commerce de l’avenir et on pourra avoir une zone de libre commerce qui nous protège par rapport à l’extérieur mais qui ne nous donne pas la nécessaire protection pour qu’on puisse être parti de l’économie de l’avenir. Une économie qui sera très différente de celle qu’on connait actuellement.

7- Où en est l’Afrique ? Le monde va vite. L’intelligence artificielle précipite le développement et la révolution numérique. L’Afrique évolue, mais a la marge ?

Oui ! Tout à fait ! C’est pourquoi nous sommes entrain de perdre un certain nombre de bataille puis que nous ne donnons pas suffisamment l’attention aux dimensions qui sont vraiment des dimensions de régulation internationales. L’intelligence artificielle peut être une grande chance pour l’Afrique par exemple. Elle démocratise un certain type d’accès, permettra toute sorte d’activités d’être proliféré géographiquement dans un espace plus grand. Mais ce qui vont garder la valeur de ces différentes transactions seront ceux qui vont définir quels sont les codes, les langages qui seront mises en place de la taxonomie, ceux qui vont définir quels sont les standards qu’on puisse taxer. C’est une chose que les africains sont entrain de voir sans se mettre en position de négociation.

8- Vous avez réfléchi sur des thématiques pour l’Afrique. A l’heure de la révolution digitale est-ce qu’aujourd’hui l’industrialisation du continent a-t-elle encore un sens ?

Oui, elle a un sens ! Parce que nous avons trois domaines où l’industrialisation fait toujours du sens. Le premier domaine, ce que nous avons une énorme demande des produits alimentaires transformés. Ce n’est pas compliqué concrètement. Ce n’est pas comme envoyer une fusée. Ce sont les domaines dans lesquels la propriété intellectuelle n’a pas encore envahi tout l’espace. Et pour l’Afrique ce sont des domaines de consommation extrêmement intéressant parce qu’elle a une population qui grandit, elle a un marché gigantesque de consommation de produits alimentaires. Et donc l’agroprocessing est vraiment une opportunité immense et unique pour l’Afrique. On n’a pas besoin de regarder les marchés ailleurs, on peut regarder les marchés à l’intérieur du continent. La deuxième possibilité de transformation industrielle importante, il y a une délocalisation. Le monde a vécu chaque fois qu’il y a une révolution industrielle, une délocalisation géographique, de la production. Et là nous sommes entrain de vivre la dernière délocalisation. Celle qui viendra des pays asiatiques notamment de la Chine, vers d’autres pays où disons le coût de la main d’œuvre et les autres coûts associés sont moindres. Avec la robotisation et l’automatisation la main d’œuvre a perdu beaucoup de valeur. Donc on peut la remplacer par des machines de toutes sortes. Mais pas dans tous les domaines. Dans les domaines où il y a une valeur ajoutée relativement faibles, ça ne fait pas de sens d’automatiser l’ensemble du système productif. L’Afrique peut donc absorber cela et avoir un avantage qui ne durera pas longtemps, près d’une décennie et demie. Il faut s’agiter et commencer à produire des textiles, il faut produire des transformations de toutes sortes qui sont de valeurs ajoutées relativement faible. La troisième possibilité, c’est celle qui nous intéresse de plus, c’est de faire le jumping, de pouvoir sauter des étapes, d’intégrer dans les domaines techniques et technologiques dans lesquels on a pas besoin de créativité, on besoin de jeunesse et les pays où dans la plupart des ces industries sont placées en tête d’innovation ne peuvent pas continuer à jouer le même rôle parce que si on regarde l’exemple du japon, le nombre d’enregistrement de propriété intellectuelle diminue parce que la population vieillit. Donc nous allons avoir le même phénomène dans les pays européens. Pas forcement les Etats Unis parce qu’il y a une immigration qui est assez importante avec de mains d’œuvre qualifiées, Russie est en crise et c’est une crise démographique, mais en général nous avons des chances énormes a l’Afrique si on identifie avec beaucoup de détails quels sont les priorités et les point d’entrée qui font du sens. L’Afrique ne pourra pas faire tout ce que je dis sans des investissements énormes dans les infrastructures. L’avantage que nous avons, comme nous sommes en retards en termes d’infrastructures, nous pouvons sauter l’étape de faire des industries basées sur une infrastructure qui est beaucoup plus verte et qui a un taux de carbonisation beaucoup plus faible.

CARLOS LOPES SPECIALISTE DES ECONOMIES AFRICAINES

9- Pour se développer, il faut beaucoup de financement. Mais il y a la question de la dette africaine qui est en rapport directe avec ce financement. Avec tous les éléments d’appréciation à votre disposition, quels types de financement l’Afrique a-t-elle besoin pour se développer.

La dette africaine n’est pas énorme si on prend en compte l’indicateur par rapport à la taille de l’économie. Pendant toutes ces crises elle a une croissance par rapport au pays africains seulement de 10%. Donc elle s’est stabilisée à 60% du PIB. Ce qui est vraiment à peu près la moitie de l’OCDE. Le problème n’est pas la taille de la dette, le problème c’est la capacité de rembourser les prêts parce que ces prêts sont les plus chers au monde, il faut le dire. La dette commerciale africaine. L’Afrique paie avec les taux d’intérêts les plus élevés au monde. Si on avait les mêmes taux d’intérêt de l’Allemagne qui est 0%, on n’aurait pas eu les mêmes problèmes que nous avons en ce moment. Si nous devons payer 6 à 7%, c’est énorme. Nous avons une autre question très fondamentale. L’AIDE. Nous sommes entrain de vivre la fin de l’Aide. Si on regarde un peu la contribution des pre-concessionelles, les institutions de Bretton Woods, FMI et Banque Mondiale, et si on regarde un peu l’aide bilatérale des pays nous voyons qu’elle n’a pas eu de croissance en termes globaux depuis à peu près 15 ans. Mais une partie significative de cette aide, elle va en Ukraine, près de la moitié. Donc il y a une diminution considérable par rapport aux pays africains. Et nous avons aussi le phénomène que les économies ont eu une croissance relativement importante, mais l’aide est restée stable. Donc elle a diminué considérablement. Comment faire la transition ? Dans la structure des économies africaines, pour qu’elle ne dépend plus de l’aide, mais puisse avoir accès a des financements, a des taux d’intérêts beaucoup plus réalistes. Je pense que cette discussion était bien entamée. L’année 2023 a eu un effet important pour la transformation de la discussion que ce soit au niveau des institutions financières internationales ou au niveau du financement climatique en particulier. Nous avons maintenant une ouverture pour considérer l’ensemble de ces problèmes avec des yeux un peu différents de ce qu’on avait auparavant.

10- Afrique, Monde et Monde, Afrique…je parle ici de mondialisation. Je voudrai avoir votre avis sur ce qu’on appelle le Sud Global. Est-ce un mot qui a un sens ? Quelle est la place de l’Afrique dans ce Sud Global ?

Il n’y a aucun doute qu’il y a des manifestations géopolitiques, des développements géopolitiques importants qui montrent que des pays qui jusqu’à maintenant étaient un peu dépendant du point de vue émotionnelle, mais aussi du point de vue économique en particulier. Singulièrement de l’occident, qui a un pouvoir d’indépendance et de choisir d’autres modèles économiques pour avoir plus de marge. Je reviens par là où j’ai commencé. Démographiquement, c’est clair. Les pays les plus riches du monde sont aussi les pays qui vieillissent les plus vite. Nous avons donc ici un phénomène de transition. L’Afrique doit jouer un rôle. Mais c’est très lent. Ce n’est pas quelque chose qui va se passer dans quelques années. C’est un phénomène que nous pouvons voir se développer, mais qui n’est pas à porter de main. Nous n’avons pas tous les éléments pour pouvoir prévoir un peu exactement le temps et les conséquences de toutes ces dimensions de transitions que nous sommes entrain de vivre.

CARLOS LOPES SPECIALISTE DES ECONOMIES AFRICAINES

11Pour éviter de sombrer dans l’Afro pessimisme ou dans des idées noires sur l’Afrique, pour conclure cet entretien, à votre avis quels sont les éléments qui impulsent un réel décollage de l’Afrique au-delà de l’aspect démographique dont vous évoquiez auparavant ?

Pendant l’année 2023, j’ai assisté à un nombre grandissant de pays qui commence à prendre des décisions même du point de vue légal, c’est-à-dire leur parlement, pour empêcher l’exportation des produits et matières premières non transformées. C’est quelque chose qui a été initiée avec les industries extractives. En Tanzanie par exemple, le Président John Magufuli a pris un certain nombre de mesures pour empêcher l’exportation des minerais, on appelait ça « le nationalisme des ressources minières ». Ça fait un peu tache d’huile. De plus en plus les pays ne voulaient plus exporter sans transformation et obligent les différents investisseurs de procéder à une partie de la transformation sur place. Il y a déjà des pays comme le Botswana qui était champion de ça depuis des années. Maintenant nous sommes entrain de vivre des situations où le parlement exige, vote et ratifie. Je vois ça comme une indication d’une transformation de mentalités et de comportements. Cela est très important pour l’avenir du continent.

Je vous remercie.

CARLOS LOPES SPECIALISTE DES ECONOMIES AFRICAINES

Entretien transcrit par Mamadou BAH

Entretien réalisé par Hichem Ben YAICHE

Articles similaires

Laisser un commentaire

Haut