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  LE DÉVÉLOPPEMENT DE L’AFRIQUE PASSE NÉCÉSSAIREMENT PAR L’IMPLICATION DE SA DISAPORA

La diaspora africaine constitue un puissant vecteur de croissance pour le continent. Aujourd’hui la question réelle sur la contribution de la diaspora dans le développement économique et social en Afrique se pose avec acuité. L’impact de la diaspora sur les économies africaines continuent de défrayer la chronique.

Cette question était au cœur d’une grande réflexion de la diaspora africaine à Paris cette semaine. Pour discuter des possibilités d’investissement et des retombées financières pour les populations en Afrique, la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie France a organisé une rencontre « club entreprises et initiatives » en marge de ses assemblées générales ordinaires. Cette rencontre a regroupé des entrepreneurs africains, des chefs d’entreprises, des experts en développement, le cluster digital africain et des décideurs soucieux de promouvoir le commerce et l’entrepreneuriat sur le continent. Des thèmes importants portant sur le rôle et la contribution de la diaspora dans le développement africain, les investissements en Afrique, les transitions économique, énergétique et démographique, l’interconnexion de l’Afrique, le business intelligence, la digitalisation et les nouvelles technologies ont été débattu par des experts à travers des tables rondes.

LES MEMBRES D’HONNEUR DE LA CHAMBRE ALGERIENNE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE

Les participants sont venus de partout pour écouter et donner leurs avis sur les questions de développement en Afrique et l’implication de la diaspora africaine dans la définition des meilleures stratégies de développement commerciales et entrepreneuriales. Aujourd’hui l’Afrique est l’un des continents les plus peuplés du monde avec une population beaucoup plus jeune. Mais aussi là ou l’indice d’attractivité est également beaucoup plus faible. C’est pour justement réfléchir sur les causes et les conséquences des phénomènes économiques et sociaux en Afrique, appuyer les efforts des entreprises dans la promotion et la vulgarisation des investissements sur le continent, œuvrer dans le rapprochement des entreprises entre l’Afrique et la France que des chefs d’entreprises ont partagés au cours de débats nourris des expériences et réussites des projets et entreprises ayant aboutis à des succès concrets en Afrique.

LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE ET L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE POUR MODERNISER L’AFRIQUE ET ACCÉLÉRER SA CROISSANCE

L’un des défis majeurs de l’Afrique en 2024 reste et demeure la transformation numérique et l’intelligence artificielle. Comment s’approprier des outils du numérique, digitaliser le monde des finances et des administrations publiques et privées, renforcer les compétences et les capacités institutionnelles et organisationnelles en matière du numérique ? Ce sont autant de défis qui interpellent les décideurs et entrepreneurs africains. Ces hommes et femmes du continents se montrent plus touchés par le retard de l’Afrique dans le domaine digital, se mobilisent et offrent leurs expertises dans la construction et le développement de l’Afrique. Amadou Diawara, président du Cluster digital Africain considère le numérique et l’IA comme un défi important pour le continent. Il déclare que « c’est un outil de géopolitique qui a une importance particulière notamment au niveau des institutions et les entreprises, mais aussi dans les domaines de l’éducation et de la santé et des finances ». Nous travaillons sur la souveraineté numérique du continent, déclarent-il, dans la cadre des transformations et transitions, et utilisons énormément l’intelligence artificielle pour améliorer nos performances et nos rendements.

 Le cluster digital africain est une plateforme d’intelligence collective et d’écoconstruction basée dans 54 pays en Afrique et compte plus de 50.000 membres à travers le monde avec pour vocation le développement socioéconomique de l’Afrique. Elle fédère toutes les instances avec une forte communauté de la diaspora notamment la CACI France. Amadou Diawara se dit confiant sur l’avenir numérique du continent africain et la contribution de sa diaspora dans le cadre de la vulgarisation des idées et des projets visant à améliorer les conditions de vie des populations africaines.

AMADOU DIAWARA PRESIDENT DU CLUSTER DIGITAL AFRICAIN

« Nous travaillons aujourd’hui avec les GAFAM pour impacter positivement la vie numérique des entreprises en Afrique francophone et anglophone notamment. Des membres éminents des GAFAM nous ont rejoint lors du démarrage du projet et nous accompagnent pour développer l’intelligence collective et traditionnelle en utilisant beaucoup les nouvelles technologies. Nous avons eu à former de nos jours 15.000 personnes en création et gestion des entreprises et à équiper 6 centres de santé avec des technologies de pointe. Et là nous sommes entrain de travailler sur les métiers manuels, la formation professionnelle avec une petite main d’œuvre qualifiée avec l’accompagnement des partenaire techniques et financiers qui nous consultent lorsqu’ils ont des projets. Nous avons plus de 50.000 experts dans le monde qui répondent à nos sollicitations », renchérit Amadou Diawara président du Cluster digital Africain.

Pour Ibrahim Sissoko, chef de Global Service et de Renew Tech, « la jeunesse africaine constitue le capital, le cerveau, la tête et les bras du continent. Ils doivent se former sur le plan digital et ingénierie pour pouvoir accélérer les transformations et les développements sur le continent. Ils doivent être visionnaires et penser au futur et au monde de demain qui sera un monde basé logiquement sur les connaissances et l’usage du numérique et de l’intelligence artificielle ».

TRANSITION DANS LE MONDE ET TRANSFORMATION EN AFRIQUE

Dans le cadre des transitions qui s’opèrent dans le monde, l’Afrique doit se réinventer et trouver son modèle de développement en adéquation avec la réalité. Avec les transitions démographiques, économiques, énergétiques et écologique les paradigmes changent et obligent de s’adapter au nouveau fonctionnement pour améliorer sa croissance.

 « Il est important qu’on puisse transmettre des messages aux africains et fédérer les populations. Que l’on puisse s’organiser et développer un pont entre l’occident et l’Afrique. C’est par cet intermédiaire qu’on va pouvoir créer des valeurs ajoutées sur le continent et créer des emplois et tout ce qui tourne autour de la transformation, commente Ibrahim Sissoko chef d’entreprise dans le domaine informatique et digital. L’Afrique évolue. C’est une croissance à deux chiffres. On doit s’organiser pour conserver les compétences à l’intérieur du continent. Nous les membres de la diaspora ou de la diversité, nous pouvons apporter ces types d’expertises pour faire bouger le continent et tous ces types de fonctionnements utiles à l’Afrique ».

REUNION DE TRAVAIL DE LA CACI

Pour Moncef Said Athmani, le Président de Fruital, une société qui fabrique la boisson Coca Cola basée en Algerie, « les transitions s’accompagnent de la transformation des mentalités africaines et de la contribution significative de la diaspora dans le développement du continent ».

C’est le même son de cloche pour Yassine Bouhara, Président de Tell Group, qui indique que « les défis de l’Afrique en 2024 sont énormes et variés. Ce sont entre autres les défis énergétiques et d’infrastructure, la perturbation des flux économiques et financiers, la démographie, l’exploitation des ressources naturelles, la délocalisation, les chocs logistiques maritimes et aériens, les transitions, le développement commercial et l’implication de la diaspora africaine dans la construction de l’Afrique ».

IL FAUT CONNECTER L’AFRIQUE

Pour lui, l’Afrique doit se connecter pour réussir son décollage et son expansion économique. Pour cela, il faudra résoudre les problèmes d’infrastructures et d’interconnectivité en créant un réseau énergétique qui répond aux besoins d’investissements, de la production et du développement.

L’ancien ministre du commerce Algérien et vice-président de l’agence de libre échange continentale, africain, Said Djellab, se dit confiant sur la question de la connectivité. Il mise sur l’entrepreneuriat et le libre échange pour le développement de l’Afrique.

« Il y a une prise de conscience en Afrique pour constituer un continent de croissance économique. Celle-ci ne peut se faire sans notre diaspora qui a un savoir faire et des gros investisseurs. Actuellement il y a un souci d’interconnexion en Afrique. Le commerce interafricain est très faible. C’est pourquoi nous devons augmenter les échanges interafricains à travers l’interconnexion des pays en termes de marché et en termes d’infrastructures également, mais aussi la constitution des chaines de valeurs régionales et valoriser nos ressources naturelles. Le principal problème de l’Afrique actuellement, c’est les infrastructures et l’électricité pour une meilleure interconnectivité ».

SAID DJELLAB ANCIEN MINISTRE DE COMMERCE ALGERIEN

LA DÉMOGRAPHIE, UNE CHANCE POUR L’AFRIQUE.

Pendant qu’en Europe, des pays comme l’Allemagne, l’Italie, le Portugal, la Finlande la Croatie et la Bulgarie enregistre un vieillissement plus rapide de la population, en Afrique la jeunesse constituent un atout majeur pour le continent. Face au défi du vieillissement, le continent reste jeune et des grands analystes économistes prédisent que l’avenir du monde va se jouer en Afrique. Carlos Lopes est l’un des économistes africains les plus connus. Dans son ouvrage « L’Afrique est l’avenir du monde », il affirme que « l’aspect démographique va dominer beaucoup le monde. Le monde ne pourra pas se développer sans cette essentielle contribution africaine du point de vue de sa jeunesse ».

C’est le même constat que les différents chefs d’entreprises dégagent lors de ces « rencontre club entreprises et initiatives ». Ils sont tous unanimes que l’aspect démographique est un gage important pour l’Afrique. Le continent peut espérer à un décollage économique très rapide grâce a sa vaillante jeunesse avec des nouvelles stratégies de développement.

Pour Youssouf Camara, responsable de la Maison de l’Afrique, devenue agence d’intelligence stratégique, « le chaos dans lequel le monde est entrain de redistribuer les cartes économiques sur la planète, dans ces cartes économiques, l’Afrique a une opportunité qui est assez unique de l’histoire de saisir cette occasion pour travailler ensemble à l’émergence d’une Afrique plus forte sur le plan social et économique. L’entrepreneuriat entre communauté africaines de la diaspora et pays africains peut contribuer à cette émergence sociale et économique du continent. L’Afrique doit travailler. Avec toutes les intelligences africaines dans toutes les industries, je ne vois que des opportunités en Afrique. Il faut juste se mettre au travail car c’est le travail qui fait l’homme ».

Durant tout le long des débats, les participants ont abordé des sujets relatifs au développement et l’investissement en Afrique avec une grande expertise. Les experts ont fait des analyses sur la situation du marché international et en particulier le marché africain en touchant du doigt les réalités sur le terrain et toutes les situations du monde actuel et de la diaspora africaine. Cette initiale de la CACI France est un facteur de rapprochement entre entrepreneurs français et africains. Il permet également une meilleure prospection du marché africain par les investisseurs étrangers et une meilleure implication de la diaspora africaine dans le développement du continent.

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